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jeunes entreprises gagnant gagnant

Alors que l’APEC, dans une étude parue en février dernier, met en avant l’engagement des jeunes face au travail, il semble que la perception des chefs d’entreprise sur le sujet soit sensiblement différente.

Les attentes des jeunes générations ont changé

Les attentes des jeunes générations ont changé : recherche d’un fort équilibre entre vie professionnelle et personnelle, agilité, flexibilité, quête de sens… Les entreprises n’auront pas d’autres choix que d’intégrer ces leviers si elles souhaitent recruter à l’avenir.

De nouveaux comportements chez les jeunes

En revanche, de nouveaux comportements constatés chez les jeunes interrogent : l’engagement sur la durée, la signature d’un CDI, par exemple, ne les font plus rêver.

Si certaines entreprises pourront s’y adapter en proposant des missions de freelance ou un CDD, d’autres seront en difficulté car tous les métiers ne sont pas compatibles avec ce format.

Évoluer rapidement, bien gagner sa vie, choisir son temps de travail, font partie de leurs priorités. Ce qui est souvent possible dans les entreprises d’une certaine taille.

 Mais notre pays est constitué majoritairement de TPE/PME, qui, elles, n’ont pas forcément les moyens de proposer une bonne rémunération dès le premier poste, ni une évolution vers plus de responsabilités au bout d’1 ou 2 ans (ce qui ne veut pas dire qu’elles n’en ont pas envie).

Entre engagement professionnel et indécision

L’étude de l’Apec souligne qu’il existe différentes aspirations chez les jeunes. Et effectivement, bon nombre de jeunes restent motivés par le travail et heureux de s’engager dans une entreprise sur la durée, capables de travailler un peu plus tard ponctuellement, parce que la charge de travail est forte et qu’ils aiment ce qu’ils font.

Pendant que d’autres font preuve d’indécision, surfant d’entreprise en entreprise sans s’attacher, voire, pire, d’entretien en entretien, sans donner suite ou sans se présenter le premier jour du début de contrat (le « ghosting », vous connaissez ?).

La responsabilité des adultes

Un article paru dans Psychologies de Novembre 2023 : « Que nous apporte la maturité ? » illustre de façon très intéressante ce qui amène la génération Z à faire reculer l’âge de la maturité.

Le monde des adultes n’a plus rien d’enviable.

Violaine Gelly y dépeint en effet une réalité bien triste, qui a peu de chance de séduire la jeune génération : « Citoyen qui paie ses impôts, se rend à son travail, élève ses enfants au détriment de ses propres plaisirs, calcule ses fins de mois et le montant de sa retraite, l’adulte est dépeint comme l’habitant d’une vie sérieuse , contrainte, préoccupée. Guère comme un être libre, indépendant et responsable. […] Une époque qui a tendance à croire qu’être adulte, c’est se résigner à une vie moins intéressante et beaucoup plus insignifiante qu’on l’avait rêvée. »

La pédo-psychiatre Marie Rose MORO résume : « Le monde des adultes est devenu un monde compliqué, exigeant, désidéalisé. Pour qu’un jeune ait envie de s’engager dans l’âge adulte, il faut lui donner les moyens de rêver d’y aller. Or ce monde n’est plus désirable. »

Nous avons donc, nous adultes, une large part de responsabilités.

Si les jeunes ne se projettent plus dans la vie active, c’est bien en partie en raison de l’exemple peu motivant qu’ils ont sous les yeux. Un de mes anciens alternants m’a dit un jour « je me suis promis de ne jamais faire comme ma mère, qui travaillait beaucoup et se mettait trop la pression ».

Cette vie « résignée » est bien la réalité de nombreux citoyens. Comment penser à son plaisir quand il faut nourrir la famille et alors que l’avenir de la France et de la planète apparaissent de jour en jour plus préoccupants ? Notons que les jeunes, dès l’école élémentaire, baignent dans une culture forte autour de l’urgence climat – nécessaire mais souvent présentée de façon négative et culpabilisante – qui les amène à ressentir une « éco-anxiété » paralysante.

Or, pour avoir envie de « grandir » et d’investir sa vie d’adulte responsable et engagé, le jeune a besoin de se projeter dans un avenir prometteur.

Quand j’étais jeune, je n’avais qu’une envie : avoir mon indépendance, faire mes choix, me lancer dans un travail épanouissant, dans lequel je me sentirais utile. J’habitais en Normandie, je suis partie sur Paris après le bac, et cette route vers ma destinée a alors commencé. 

Bien sûr, je savais que tout ne serait pas possible tout de suite. Je n’avais même pas encore défini précisément à travers quel poste je pourrais m’accomplir. Mais l’envie et la confiance en mes capacités étaient bien là, et surtout, le monde autour de moi semblait tourner assez rond. Les médias et les politiques véhiculaient des informations moins alarmistes, et il était convenu que les personnes qui s’engageaient dans leurs études et dans un travail pouvaient réussir leur vie.

L'orientation scolaire, un point essentiel

Un des points essentiels à mon sens, est qu’il manque un cap à la plupart de ces jeunes.

L‘orientation scolaire n’est manifestement pas à la hauteur.

Il nous arrive, chez ABP Talents-Le Grand Bain, de recevoir des jeunes qui souhaitent entreprendre un bilan de compétences alors qu’ils n’ont que 26-28 ans.

Faire le point sur leurs compétences et les trajectoires possibles, parce qu’ils ont été mal orientés à l’école, qu’ils ont alors suivi des études qu’ils n’aimaient pas et commencé à travailler dans un domaine qui ne leur convenait pas. Ce qui, d’une part, les a « perdus », et d’autre part, a fait chuter l’estime d’eux-mêmes. Ceci est très préoccupant car comment se projeter vers autre-chose quand on n’a plus confiance en soi ?

Les études ont coûté de l’argent (à leurs parents ou à l’état) et eux-mêmes ont perdu un temps précieux.

Les lycées font pourtant des efforts pour mettre en place des forums métiers et proposer des cours consacrés à l’orientation. Mais le segment de métiers qui seront présentés reste à mon sens trop restreint par rapport à la réalité du marché de l’emploi et de son incroyable champ des possibles.

Quelles solutions s’offrent à nous ?

Face à ces constats, quelques pistes pourraient s’avérer efficaces :

=> Professionnalisons l’orientation scolaire

Aujourd’hui, seuls les enfants dont les parents peuvent payer une orientation scolaire privée, bénéficient d’un temps avec un professionnel pour faire le point sur leur personnalité, leurs talents, leurs goûts (ce n’est pas parce qu’on est bon en maths qu’on veut devenir ingénieur !), et pour découvrir l’étendue des métiers susceptibles de leur correspondre et donc, les études à retenir.

Et les autres ?

Les dispositifs proposés par les écoles sont très descendants, rarement personnalisés. Ils traitent « la masse ». Les personnes qui s’en occupent ne sont pas des professionnels de l’orientation et n’ont souvent jamais mis les pieds dans une entreprise.

Faire appel à des professionnels de l’orientation pour chaque jeune, dans toute la France, serait une véritable chance pour notre pays :

  • cela leur permettrait d’apprendre à se connaître
  • cela leur donnerait un vision, un cap à atteindre, un vrai projet
  • cela leur permettrait de suivre un chemin qu’ils ont co-construit, auquel ils adhéreraient donc plus facilement
  • cela les rendrait fiers d’eux
  • cela permettrait à l’Etat d’affecter les bons budgets aux bons endroits (oui, Parcoursup, c’est bien, mais avant de remplir ces cases, il faut avoir un projet solide et motivant)

 

Pourquoi ne pas mettre en place des partenariats entre les écoles et les professionnels de l’orientation scolaire ?

Ou mettre à disposition de chaque jeune un « budget CPF » dédié à cette orientation ?

 

=> Changeons de paradigme :  Et si finalement, tout était possible ? 

Arrêtons de faire preuve de résignation. Montrons l’exemple aux jeunes : prendre sa vie en main, c’est possible, c’est un choix qui n’appartient qu’à nous !

Vous êtes adulte, parent, vous n’aimez pas votre travail ou votre patron ? Approfondissez ce qui ne va pas, faîtes-vous accompagner pour analyser vos besoins et sautez le pas !

Vous êtes nombreux à en avoir envie. Les retours positifs suite à l’émission « Changer de job, le grand saut » ont prouvé le besoin profond des français de se réconcilier avec la notion d’épanouissement au travail.

Pour preuve également, l’engouement pour l’excellente émission « Qui veut être mon associé » avec, entre autres, mon partenaire sur M6, Eric Larchevêque. J’entends chaque jour des retours enthousiastes sur le déclic que cela provoque chez ceux qui s’interrogent sur l’entrepreneuriat. Quelle chance ! Quel espoir pour eux et pour la France !

Si la géo-politique tangue et que nos élus n’arrivent pas à changer la donne, alors c’est à nous de prendre les choses en main, et c’est possible !

 

Oui, les jeunes veulent du plaisir, de la liberté, et le moins de contraintes possibles.

Mais si nous les aidons à voir le travail différemment et à construire un avenir prometteur, alors nous pourrons changer le monde. Être à la bonne place, cela n’a pas de prix.

Faire des choix éclairés sur son travail et sur sa vie, c’est le rôle d’un adulte responsable, soucieux d’être heureux et de s’en donner les moyens.

Aidons les jeunes à retrouver l’envie, donnons-leur l’exemple et mettons les bons moyens à leur disposition.

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